La colline de Cimiez
Occupée dés les premiers temps de l’antiquité, la colline de Cimiez est, avec la colline du Château le second site historique de Nice. Sa visite est incontournable pour tous ceux qui désirent découvrir ou renouer avec les origines de la capitale de la Côte d’Azur.
Rivale de Nikaïa la Grecque, Cemenelum la romaine doit son existence à Auguste qui entreprend entre 24 et 14 avant JC la pacification des turbulentes tribus alpines. Leurs noms figurent à jamais sur le Trophée de la Turbie. Ce monument, érigé en 6 avant JC sur les ordres de l’Empereur, était visible de la Mer et de la voie Julia. Il symbolisait à la fois la victoire et la puissance de Rome.
C’est à proximité de cette fameuse voie Julia, reliant l’Italie à l’Espagne, qu’une nouvelle cité voit le jour. Elle s’établira au pied d’une autre colline dite du " bois sacré ", occupée par une peuplade indigène les Védiantiens.
Ces derniers n’opposeront aucune résistance et se placeront au contraire avec prudence sous la protection de Rome, évitant ainsi les humiliations infligées par la conquête.
Cemenelum, de simple place de garnison, deviendra la capitale d’une nouvelle province : les Alpes-Maritimes. Elle connaîtra son heure de gloire au IIIe siècle avec la construction des thermes et de l’amphithéâtre dont les vestiges constituent l’actuel site archéologique.
Cimiez est le nom donné à un quartier résidentiel de Nice ainsi qu'à la colline où il est construit, et qui est situé au nord-est du centre-ville. À l'époque romaine, la cité de Cemenelum, préfecture des Alpes-Maritimes, y était implantée.
La première implantation sur le site est l’oppidum construit par une tribu de celto-ligures, les Védiantiens, sur une petite éminence au sommet de la colline de Cimiez. Un vieux mur ligure est toujours visible en bordure de l'oppidum.
Une ville gallo-romaine, du nom de Cemenelum , s’implante au Ier siècle au pied de l’oppidum ligure. La cité devient la préfecture de la province romaine des Alpes-Maritimes.
Au IVe siècle, Cemenelum perd son statut de préfecture au profit d'Embrun et commence à décliner. Un évêché y est implanté au Ve siècle mais cette érection ne parvient pas à freiner les transferts de population au profit de Nice.
La ville romaine tombe progressivement en ruines à partir du VIe siècle et, par la suite, la colline de Cimiez devient principalement le lieu de culture de nombreux oliviers et de vignobles exploités par de grandes villas comme la villa Gubernatis, futur musée Matisse de Nice, et par le monastère de Cimiez.
En fin XIXe siècle et début XXe siècle , Cimiez voit l’implantation de palaces et de villas qui accueillent des souverains et riches aristocrates venus de toute l’Europe. La création du boulevard de Cimiez en 1892, à l'initiative d'Henri Germain, facilite l'accès au quartier.
Ce quartier résidentiel et chargé d'histoire présente depuis ces dernières années un fort dynamisme culturel alimenté par ses nombreux musées et porté par diverses associations animées par ses habitants. Il attire ainsi chaque année de plus en plus de touristes venus du monde entier.
Le musée Henri Matisse et le musée national Marc Chagall font partie des musées les plus visités du quartier de Cimiez, proposant à eux seul plus de 1100 œuvres et assurant 150 000 visites annuelles.
Autrefois baptisé Palais Gubernatis, le musée Henri Matisse est l'un des plus beaux bâtiments du quartier, datant de 1680; il est situé au cœur du Parc des Arènes planté de dizaines d'oliviers centenaires.
Matisse vécut dans un appartement au Regina de 1938 à 1943, puis de nouveau en1948 jusqu’à sa mort en 1953. Il repose, désormais, prés du cimetière du monastère.
Le musée national Marc Chagall a été construit au XXe siècle dans un style moderne et présente le message biblique de l'artiste qui est composé de 17 tableaux, de toutes ses œuvres préparatoires, d'une série de gouaches, d'une mosaïque, d'une tapisserie, ainsi que plusieurs vitraux montrant ainsi l'étendue de la maîtrise technique du maître.
Le Musée archéologique de Nice-Cimiez présente de riches collections d'art antique et sert d'accès aux vestiges de la ville gallo-romaine de Cemenelum.
À proximité se trouve également le monastère Franciscain construit au XIVe siècle dans lequel se trouvent trois tableaux majeurs du peintre primitif Niçois Louis Bréa et un imposant retable baroque de bois sculpté. Un délicieux musée franciscain comportant des cellules peintes et une collection d'objets monastiques jouxte le monastère. Près de celui-ci, le jardin et sa magnifique roseraie surplombent la ville et la mer.
Au printemps, Cimiez est le lieu de célèbres fêtes traditionnelles :
La tradition niçoise garde encore le souvenir des chansons composées par Menica Rondelly ou Jouan Nicola.
En 1999, le quartier de Cimiez comptait 14 940 habitants, un chiffre en baisse de 7,70 % par rapport à 1975. La densité de population y est relativement forte : entre 5 000 et 15 000 habitants par km². La population se composait en 1999 de seulement 7,62 % d'ouvriers. À l'inverse, elle comportait 18,73 % de cadres, soit le troisième taux le plus élevé des quartiers de Nice