La Provence des Fontaines

Eici, l'aïgo es d'or.

En provence, l'eau est d'Or annonce le vieux dicton provençal. De l'eau qui emplissait la terre ont surgi la vie, les montagnes, l'homme qui enfanta lui-même les dieux et la légende. Cela semblait être un tout.

Que vau de bono aïgo

qu'ane i bôni font

Qui veut de bonne eau

aille aux bonnes fontaines

AIX

Née sous le signe de l'eau, l'antique Aquae Sextiae - les eaux thermales de Sextius Calvinus - lui doit, dit-on, ses vertus et son esprit. L'ancienne capitale de la Provence, un temps surnommée la Belle Endormie - vivait alors au rythme presque silencieux des fontaines. Qu'en reste-t'il?

Il faut tenter un itinéraire intra-muros aux heures calmes. Cela en vaut la peine.

Sur la place de l'Archevêché, haut-lieu du Festival d'Aix, proche du cloître de la cathédrale Saint-Sauveur, on peut voir la fontaine adossée dite de l'Espéluque.

C'était à l'origine, le nom d'une grotte (spelunca) où naissait la source captée sur les hauteurs nord de la cité.

Au Moyen-Age, cette source fut offerte au Chapitre cathédral ; installée en fontaine au coeur du cloÎtre (XIVè siècle), puis déplacée vers 1740 et adossée au mur romain jouxtant le baptistère.

Deux macarons à tête léonesque alimentent le bassin. Au-dessus, a été placé un médaillon à l'effigie de Marcel Provence (Joannon) grand animateur et promoteur de traditions et activités méridionales.

Place de l'Hôtel de Ville

La fontaine réalisée par Chastel ne manque pas d'allure à la fois dans la force et dans l'harmonie.Face à la Tour de l'Horloge et au bel hôtel communal, elle est un peu le symbole d'histoire et de conquêtes municipales. Le piédestal central s'orne aux angles de mascarons au regard de rare expression. Au-dessus est une colonne antique romaine, découverte lors de travaux dans le premier quart du XVIIè siècle.Des plaques de marbre sont à la gloire du roi Louis XV, du duc de Villars gouverneur de Provence, de Brancas et des édiles locaux ayant favorisé les travaux d'alimentation en eau. la fontaine fut achevée en 1756.

Les Fontêtes

C'est ainsi que les aixois l'appellent. Ce monument, recueiilant des eaux "qui se perdaient" a été construit dans le premier quart du XVIIIè siècle, au coeur du quartier des Cardeurs

La fontaine des Bagniers

Au croisement des rues des Chaudronniers, des Bagniens et des Chapeliers, une fontaine adossée a été érigée vers 1760 succédant à un monument du XVIIIè siècle. Les banié tenaient les bains publics et la fontaine dite des Bagniers fournissait alors l'eau thermale.

Ensuite, un seul griffon donnait encore cette eau ; aujourd'hui, il semble bien qu'elle soit vouée au seul régime de l'eau froide...

Au-dessus de deux angelots - mascarons -, entre les pilastres à refends, o a placé un médaillon à l'éffigie de Paul Cézanne, le maître d'Aix, d'après Renoir

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La fontaine des Trois-Ormeaux

Sur la place des Trois-Ormeaux; la fontaine du même nom est toute d'élégance. Au-dessous du bassin polygonal, un pilier pansu est finement orné de pampres et de feuilles en charmante union de l'eau et du vin (XVIIè siècle)

La fontaine des Prêcheurs

Place des Prêcheurs, face à l'église de la Madeleine proche de l'ancien couvent des Dominicains, autre magnifique fontaine dûe à Chastel.Elle est de 1760. Tout l'ensemble est plein de majesté avec son aigle triomphant et l'allusion aux "grands" du moment et aux illustres prédécesseurs. C'était l'ancien champ de foire, aujourd'hui toujours vivant aux jours de marchés.

Moins réjouissant : c'était aussi le lieu des supplices et des exécutions...

La fontaine d'Argent

Rue de la Mule Noire (ancienne auberge), édifiée en 1760 est la fontaine d'Argent. Venant arrondir l'angle de deux rues, deux mascarons dus à Chastel, sous le fronton se trouvent les armoiries de la ville. ce momnument simple est tout de grâce.Proche le théâtre c'était la fontaine de la Comédie ; mais la Vox populi la dénomma d'Argent, peut-être à cause de son prix de revient ! Comme à la fontaine de Trévise à Rome, certains y jettent parfois quelque monnaie d'euros...

La fontaine d'Albertas

Ici, s'élève, somptueux et magnifique l'hôtel d'Albertas (XVIIIèsiècle) face auquel on édifia, plus tardivement, mais d'élégante manière, un ensemble "de rapport". Il manquait à cet ensemble une fontaine centrale. Elle ne fut pensée et construite qu'au début du siècle suivant.

Suite des Fontaines de Provence

Source : Provence des Fontaines

              Texte de René Bruni