Chamarande est une commune française située à quarante kilomètres au sud-ouest de Paris dans le département de l'Essonne et la région Île-de-France.
Le Domaine départemental de Chamarande est un site patrimonial paysager et culturel unique en son genre. Au XXe siècle, successivement foyer originel du mouvement scout en France, coopérative ouvrière de production avec Auguste Mione, et groupement d’associations dans les années 1970, il a constitué un lieu d’expérimentation et d’utopies en dialogue constant avec la société.
Le Domaine départemental de Chamarande recèle un patrimoine bâti et paysager historique, dans un site naturel préservé. Inscrit dans un espace naturel exceptionnel - la forêt du Belvédère et la Vallée de la Juine -, le Domaine offre par la superposition d’époques historiques des ambiances paysagères très variées – paysage forestier, paysage des bords de Juine, paysage dessiné jardin historique, paysage des années 1960-Auguste Mione ou encore paysage de prairie – qui constituent l’un des principaux attraits du site. À chaque siècle correspond en effet une implantation architecturale en écho à des tracés de jardin.
Au cours des années 1990, le projet du paysagiste contemporain Jacques Sgard intègre les empreintes des XVIIIe et XIXe siècles.
Depuis 2005, le Domaine de Chamarande est labellisé « jardin remarquable ».
Au XVIIIe siècle, l’architecte Pierre Contant d’Ivry redessine les jardins. Il donne à l’eau une grande importance. C’est à cette période qu’est réalisé le buffet d’eau.
Depuis sa construction en 1749, il a été fréquemment remanié ; il a perdu son décor sculpté originel : seuls subsistent désormais les bossages rustiques qui encadrent des panneaux de rocaille.
Les deux sculptures que nous voyons aujourd’hui dans la partie haute du buffet d’eau datent du début du XXe siècle. Ces allégories des fleuves de la Garonne (figure de vieillard) et de la Dordogne (figure de femme) sont des copies des sculptures du bassin nord des jardins de Versailles. Toutes deux ont été exécutées à partir des originaux du sculpteur de Louis XIV Antoine Coysevox (1640-1720) qui datent de 1686.
Entièrement artificielles, l’île et la pièce d’eau qui l’entoure résultent de la jonction de deux canaux existant au XVIIIe siècle. C’est en 1785 que cet espace a été remodelé, sans doute à partir d’un dessein du peintre-paysagiste Hubert Robert (1733-1808). Celui-ci s’est employé à donner au lieu le caractère romantique qu’on lui connaît aujourd’hui. Ainsi le reflet du château apparaît-il dans l’eau tel un tableau encadré par les rives de l’étang…
La végétation environnante a été choisie avec un soin particulier, et de nouvelles variétés d’arbres ont été plantées afin de créer une atmosphère pittoresque. C’est notamment le cas des cyprès chauves de Louisiane importés sur le domaine à cette occasion.
Tout au long de l’année, l’île accueille de nombreuses espèces d’oiseaux : canards colvert et foulques au printemps, hirondelles, bergeronnettes et martinets en été, et cormorans en hiver.
Les photos du marais
Bel exemple de l’élégance du style Louis XIII, le château (XVIIe) est entouré d’un parc de 98 ha, aujourd’hui paysager. Témoin de l’évolution de l’art des jardins, le domaine permet de se familiariser avec différents types de jardins. Aujourd’hui, il accueille un centre d’art contemporain dans un parc paysager.
Il est classé Monument Historique. A l'intérieur, le château a subi d'importantes transformations en particulier au XIXe siècle. Les différents propriétaires ont réaménagé l'espace et modifié la décoration. Seul le salon blanc possède encore son décor XVIIIe.
La façade est rythmée par un avant-corps peu saillant. Elle est dépourvue de toute ornementation : c’est le jeu sur la couleur des matériaux employés (brique – grès – ardoise) et la pureté des lignes architecturales qui est favorisé.
Devant le château sont flanqués deux pavillons qui signifient l’entrée.
Le premier abrite la chapelle, le second le logement du régisseur.
En 1760, dans le cadre de la campagne de travaux que Pierre Contant d’Ivry mène sur le Domaine pour Louis de Talaru, l’orangerie est construite à l’emplacement de l’ancienne maison du garde. La vocation de l’orangerie était d’abriter d’octobre à mai les arbres fragiles ou exotiques pendant la saison froide. Orangers, citronniers, lauriers, grenadiers et géraniums étaient entreposés.
À la fin des années 1960, Auguste Mione adjoint au bâtiment originel une construction moderne pour aménager un logement. Depuis cette époque, les orangers sont conservés dans la serre située à l’arrière de l’orangerie.
La façade de l’orangerie, en briques et pierres alternées, s’accorde aux autres bâtiments du Domaine. À l’intérieur, la recherche de chaleur motive l’architecture : les grandes fenêtres, orientées au sud, invitent le soleil, tandis que les murs épais et la charpente – renforcée par des plaques de plâtre clouées – permettaient une meilleure isolation ; cette dernière en bois de châtaigner a été restaurée à la fin des années 1990.
À Chamarande, les projets présentés s’appuient non seulement sur l’art des jardins et le patrimoine historique mais aussi sur l’écosystème du parc, la spécificité écologique et sociale de l’Essonne, et plus largement de l’Île-de-France. Ils sont menés par des artistes en collaboration avec des professionnels, des scientifiques, des acteurs de l’écologie, des institutions et associations locales, des riverains et des particuliers.
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