La ville d'Hyères, qui dut son nom et sa richesse aux salins tout proches, fut un enjeu important pour les comtes de Provence pendant tout le Moyen Age. Dominée par
son château, ceinte de ses deux murailles, riche de plusieurs églises et d'une commanderie de templiers, la vieille ville conserve de nombreux vestiges de son architecture civile médiévale
répartis dans ses pittoresques rues en escalier. Au XVIIe siècle, elle fut supplantée par Toulon et ne retrouva un potentiel économique qu'avec le développement du tourisme d'hiver au XIXe
siècle, qui la fit sortir de ses remparts.
Du XVIIIe au XXe siècle, de nouvelles constructions, parfois prestigieuses comme la célèbre villa Noailles, sont venues enrichir un patrimoine urbain presque
millénaire.
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Le Château et La première enceinte |
Le château et les fragments de la première enceinte urbaine dominent le site dont l'escarpement fut retenu pour ses possibilités de défense. Au sommet, le château ne conserve que les vestiges du XIIIe au XVe siècle qui ont échappé à son démantèlement en 1620. L'enceinte de la partie la plus ancienne de la ville encadre le château et délimite une zone déjà largement abandonnée par la population au XIVe siècle au profit de la ville basse. C'est de cette époque que date la reconstruction générale de l'ouvrage dont les fragments sont encore visibles, tant pour la ville haute que pour la ville basse.
L'Eglise Saint-Paul
L'église Saint-Paul s'élève sur la limite orientale et inférieure de la ville haute, à la jointure des axes de circulation du fait de sa proximité avec la porte Saint-Paul. Longtemps église paroissiale, elle succéda à la vieille église Saint-Pierre, dont les vestiges du XIVe siècle subsistent un peu plus haut, et céda son rôle en 1842 à l'église Saint-Louis dès lors mieux située.
L'église Saint-Paul conserve des éléments d'une nef du XIIe siècle, épargnés par sa reconstruction au XVIe siècle dans un style gothique tardif.
L'Eglise Saint-Louis
L'église Saint-Louis, qui appartenait au couvent des Cordeliers, est une église franciscaine, toute de rigueur et de simplicité, mais à trois nefs et absides voûtées d'ogives. Les bâtiments disparus du couvent ont laissé place à de belles demeures de la première moitié du XIXe siècle dont les façades donnent sur la place de la République, l'ancien jardin des frères mineurs.
La Tour Saint-Blaise
La tour Saint-Blaise est l'ultime vestige de la commanderie que les Templiers créèrent au XIIe siècle, en contrebas des remparts de la ville et sur le bord de la route qui conduisait, de la porte Saint-Paul, aux salins. Cet itinéraire est peu à peu devenu l'axe principal de la ville basse. La tour a deux étages et abrite une chapelle et une salle superposées, toutes deux voûtées en berceau. Un escalier bâti dans l'épaisseur d'un des murs donne accès à la terrasse fortifiée.
Le castel Sainte-Claire
est le premier des édifices qui, à partir du milieu du XIXe siècle, ont réinvesti les espaces vacants de la vieille ville. C'est une villa bâtie, dans un style roman de fantaisie, par Olivier Voutier, le découvreur de la Vénus de Milo. Par la suite, l'écrivain américain Edith Wharton y résida de 1927 à 1937 alors que Robert Mallet Stevens et de nombreux autres artistes oeuvraient, au clos Saint-Bernard, pour Charles de Noailles.
Clos Saint-Bernard /Villa Noailles
Sur un domaine dominant la ville reçu en cadeau de mariage, Charles et Marie-Laure de Noailles font édifier à partir de 1923 par l'architecte Robert Mallet-Stevens, dont c'était la première commande complète, une villa " intéressante à habiter " qu'ils appellent le clos Saint-Bernard. En août 1923 ils en confient l'exécution à l'architecte hyérois Léon David. Réalisée sur une trame de 4,20 m, en majeure partie en maçonnerie traditionnelle simulant l'usage du béton pour obtenir une apparence moderne, selon les orientations du groupe hollandais De Stijl, la villa est habitée en novembre 1925. De 1926 à 1933, elle ne cesse d'être agrandie. Conscient de l'intérêt historique de cet ensemble, Charles de Noailles céde la propriété en 1973 à la ville d'Hyères, la villa abandonnée ayant été pillée après la mort de Marie-Laure en 1970.
La vue aérienne, prise du sud, rend compte de la disposition générale de la villa et de ses agrandissements successifs. A droite s'élève la partie la plus ancienne, dont la belle volumétrie correspond au projet initial de Robert Mallet-Stevens. Sa couleur claire est due à la restauration entreprise en 1986. Sous le jardin clos qui la précède, avec ses larges baies qui encadrent et découpent le paysage, se trouvent d'anciennes salles réaménagées qui donnent à l'est sur le jardin cubiste. Au centre, la piscine couverte, entre le squash et la salle de gymnastique, domine l'aile des chambres d'amis en retour de laquelle, à l'ouest, se trouve l'ancien corps de ferme conservé. Tout en haut, le bâtiment en U abrite des chambres d'amis et de domestiques. Enfin, le bâtiment oblique, à gauche, est le garage construit par Léon David pour abriter les Rolls-Royce et les Bentley.