Le Centre National du Costume de Scène
Commencée en 1767, la construction des bâtiments s'étend sur un siècle. Son premier architecte, Jacques Denis Antoine, est un artiste de grande réputation, concepteur, entre autres, de l'Hôtel des Monnaies, à Paris. Sublime, le quartier Villars reflète la magnificense de la monarchie et de son armée ! C'est en effet la première caserne édifiée sous le règne de Louis XIV, dans le cadre de la réforme des armées, initiée par le Duc de Choiseul, mettant fin à l'hébergement des soldats chez l'habitant, sources de nombreux désordres.
Constituées d’environ 10 000 costumes et d’éléments de décors de scène datant du milieu du XIXe siècle à nos jours, les collections sont issues de théâtres, opéras, ballets, comme l’Opéra national de Paris, la Comédie-Française et la Bibliothèque nationale de France. Les costumes sont conservés dans les réserves du musée, en raison de la fragilité du textile ils sont exposés en alternance au fil des expositions temporaires proposées par le CNCS.
Les collections
Alors qu’ils représentent le patrimoine le plus important en termes de dépenses et de biens pour les théâtres, les costumes de scène n’avaient jamais fait l’objet d’une réelle politique de sauvegarde jusqu’à la création du Centre. Ils témoignent de la créativité des costumiers qui les ont dessinés et du savoir-faire des ateliers qui les ont réalisés. Ils portent en eux l’empreinte des interprètes qui les ont sublimés sur scène.
Les plus anciens remontent au XVIIIe siècle. Il s’agit de vêtements authentiques (habits et gilets masculins), donnés ou achetés par la Comédie-Française après la Révolution française pour être utilisés dans un répertoire d’inspiration XVIIIe siècle (Marivaux, Beaumarchais…). Outre ces pièces exceptionnelles, la collection comprend pour l’essentiel des productions créées depuis de la seconde moitié du XIXe siècle. À l’origine du projet en 1995, le Ministère de la culture et de la communication sollicite les grandes institutions nationales, la Bibliothèque nationale de France (Département Arts du spectacle), la Comédie-Française et l’Opéra national de Paris pour constituer le premier fonds de la collection comprenant 8 500 costumes à l’ouverture du CNCS.
Le fonds déposé par la Bibliothèque nationale de France reflète la richesse et la variété de sa collection du Département des Arts du spectacle. Elle comprend les costumes de la Compagnie Renaud-Barrault, du Théâtre de l’Atelier sous la direction de Charles Dullin, du Théâtre du Campagnol dirigé par Jean-Claude Penchenat ainsi que ceux de Philippe Guillotel pour les Jeux Olympiques d’Albertville mis en scène par Philippe Decouflé, en 1992.
Le fonds de la Comédie-Française couvre trois siècles de l’histoire de ce grand théâtre. Les costumes ont été réalisés dans ses ateliers de couture dont la réputation est immense, notamment pour les vêtements de coupe historique. Certains ont été créés par Suzanne Lalique, Lila de Nobili ou Thierry Mugler et portés par Sarah Bernhardt, Mounet-Sully ou Jean Marais…
Le fonds de l’Opéra national de Paris comprend 5 000 costumes d’opéras et de ballets couvrant un siècle et demi depuis 1872, avec des costumes signés de Bakst, Benois, Derain, Cocteau... La plupart d’entre eux ont été réalisés dans les ateliers de couture de l’Opéra et portés par tous les grands interprètes, Serge Lifar, Yvette Chauviré, Maria Callas, Rudolf Noureev, Régine Crespin, Luciano Pavarotti…
Le CNCS conserve par ailleurs une exceptionnelle collection d’environ 2000 dessins et maquettes de costumes créés par Christian Lacroix pour la scène (opéra, danse et théâtre). Le couturier Frank Sorbier a également fait don de ses maquettes de costumes pour deux opéras, La Traviata et Les Contes d’Hoffmann.
La vie des Collections
Le bâtiment des réserves, conçu par l’architecte Jean-Michel Wilmotte est en béton brut est recouvert d’une maille d’acier, en référence à la nature textile des collections.
Le lieu est conforme aux plus exigeantes normes de conservation, imposant de réguler la température (à 18°) et de stabiliser de l’hygrométrie (à 50%).
Collection Noureev
Musée unique au monde et lieu de conservation majeur dans le domaine des arts du spectacle, le Centre national du costume de scène est maintenant ouvert toute l'année grâce à son espace d’exposition permanente consacré à Rudolf Noureev, l’un des plus grands danseurs du XXe siècle. La Collection de cette Étoile de la danse russe qui choisit la liberté à Paris, présente des aspects de la vie personnelle et artistique de cet artiste à la carrière internationale exceptionnelle.
1992 - Première représentation au Palais Garnier de La Bayadère le 8 octobre, remontée par Noureev d’après Marius Petipa.
Vingt ans après sa disparition, Rudolf Noureev demeure une légende. Le 19 octobre 2013, grâce au don important de la Fondation Noureev et à son aide précieuse, le Centre national du costume de scène aura le privilège d’ouvrir un espace permanent, lieu de mémoire, dédié à la Collection Noureev qui présente la carrière exceptionnelle et la vie unique de cette étoile de la danse.
Musée unique au monde et lieu de conservation majeur dans le domaine des arts du spectacle, le Centre national du costume de scène est maintenant ouvert toute l'année grâce à son espace d’exposition permanente consacré à Rudolf Noureev, l’un des plus grands danseurs du XXe siècle. La Collection de cette Étoile de la danse russe qui choisit la liberté à Paris, présente des aspects de la vie personnelle et artistique de cet artiste à la carrière internationale exceptionnelle.
On retrouve la trace de la passion du danseur pour les textiles orientaux avec une pièce en laine de sa colossale collection de kilims, ou encore avec de superbes kimonos japonais qu’il portait dans l’intimité, lors de soirées privées. Des pièces hautes en couleur de son vestiaire de ville font également parties de la Collection : une veste ajustée en cuir doré emblématique de la « peacock revolution » qui touche la mode masculine à Londres dans les années 1960, un châle multicolore griffé Kenzo, un habit queue-de-pie de chez Anderson and Sheppard…
Les couturiers de la danse
Depuis un siècle les grands couturiers ne cessent de sublimer sur scène les créations des chorégraphes. Coco Chanel et les ballets russes, Gianni Versace et Maurice Béjart, Christian Lacroix puis Balmain par Olivier Rousteing avec le ballet de l’Opéra de Paris, Issey Miyake et William Forsythe, les exemples sont aussi nombreux que prestigieux. Avec "Couturiers de la danse", le Centre national du costume de scène rend hommage à ces prestigieuses collaborations et présente pour la première fois dans ses espaces une sélection de 120 costumes dans des vitrines pensées comme des écrins, enrichie de photos et vidéos. Conçue par le journaliste et auteur Philippe Noisette et scénographiée par l’architecte et artiste Marco Mencacci, l’exposition dévoile un véritable ballet de formes et de matières où le costume devient mouvement.
Dès l’entrée, le ton est donné. Le visiteur évolue sous des volutes de papier évoquant avec finesse et légèreté le dessous de tutus comme suspendus et découvre de somptueux costumes d’Hervé Léger pour "Rythme de Valse" chorégraphié par Roland Petit à l’Opéra de Paris.
La troisième partie de l’exposition s’intéresse aux réinterprétations des classiques tutu, corset et autre marinière issues notamment des ateliers des Ballets de Monte-Carlo ou de l’Opéra de Paris. Un clin d’oeil à l’histoire du costume et de la danse magnifiée par Karl Lagerfeld, Yves Saint Laurent, Sylvie Skinazi, Jean Paul Gaultier ou Christian Lacroix.
Dans cette vitrine, la seconde peau se fait voile comme chez Christian Lacroix ou Adeline André jouant avec le mouvement de la danse. Montrer - un peu - ou cacher - beaucoup - est tout un art.Deux costumes de la Maison Christian Dior (par Maria Grazia Chiuri) venus du Ballet de l’Opéra de Rome complètent ce tableau. Ils sont exposés pour la première fois dans une institution française.Cette vitrine rend un hommage au savoir-faire des artisans de la mode, en mettant en avant le travail les ateliers de couture de l’Opéra national de Paris et de l’Opéra de Lyon.
Les plus anciens remontent au XVIIIe siècle. Il s’agit de vêtements authentiques (habits et gilets masculins), donnés ou achetés par la Comédie-Française après la Révolution française pour être utilisés dans un répertoire d’inspiration XVIIIe siècle (Marivaux, Beaumarchais…). Outre ces pièces exceptionnelles, la collection comprend pour l’essentiel des productions créées depuis de la seconde moitié du XIXe siècle. À l’origine du projet en 1995, le Ministère de la culture et de la communication sollicite les grandes institutions nationales, la Bibliothèque nationale de France (Département Arts du spectacle), la Comédie-Française et l’Opéra national de Paris pour constituer le premier fonds de la collection comprenant
8500 costumes à l'ouverture du CNCS
10 000 costumes, soit environ 20 000 pièces, sont actuellement conservées dans les réserves du CNCS. Ils proviennent du spectacle vivant, Théâtre, Opéra, Ballet, danse ou théâtre de rue. En raison de la fragilité du textile, ils sont exposés en alternance au fil des expositions temporaires proposés par le CNCS.
Robe de concert griffée Ted Lapidus
Costume porté pour le rôle d'un Héraut dans "Mârouf, savetier du Caire", opéra-comique en 4 actes et 5 tableaux d'Henri Rabaud (la partition originale comporte 5 actes). Livret de Lucien Népoty tiré des "Mille et une Nuits" d'après la traduction du Docteur Jean-Claude Mardrus. Mise en scène de Pierre Chéreau et Pierre Barthélémy Gheusi. Chorégraphie de Mariquita. Décors de Lucien Jusseaume. Costumes de Marcel Mültzer. Création à l'Opéra Comique, le 15/05/1914.
Costume porté par André Huberty pour le rôle du Général Loth dans "La Chartreuse de Parme", opéra d'Henri Sauguet, d'après Stendhal. Mise en scène de Pierre Chéreau. Chorégraphie d'Albert Aveline. Décors et costumes de Jacques Dupont. Création à l'Opéra national de Paris, Palais Garnier, 1939.
Le théâtre de la mode
La dernière salle, pensée comme une scène de théâtre, est entièrement dévolue à la collaboration entre Gianni Versace et Maurice Béjart. Des modèles exceptionnels, peu ou pas vus depuis longtemps, animent l’espace.Il y a la robe de Sissi : l’impératrice anarchiste - portée en son temps par Sylvie Guillem - ou plus rare un modèle pour Elégie pour Elle, L., aile (1989) ou pour le ballet Patrice Chéreau (devenu danseur) en 1988. Ici nous sommes dans l’esprit couture le plus pur. Des robes-tutus finement brodées sont également de la fête pour un moment de grâce. Versace et Béjart, deux sommets de l’art, se retrouvent enfin dans les espaces du Centre national du costume de scène.
Le CNCS est installé dans la ville d’art et d’histoire de Moulins, préfecture de l’Allier et capitale du Bourbonnais.
Quartier Villars - Route de Montilly - 03000 MOULINS
Tel : 04 70 20 76 20 Fax : 04 70 34 23 04